Alors que la plainte déposée par HOP visait les articles L.441-1 et -2 du code de la consommation relatifs à la fraude et à la pratique de l’obsolescence programmée, on ne peut que s’étonner du fait que la DGCCRF ait préféré de fonder ses poursuites et sa sanction sur la pratique commerciale trompeuse par omission (L.121-1 et suivants du code de la consommation).
On rappellera que la France est à l’avant-garde de la lutte contre l’obsolescence programmée.
Depuis la loi Hamon et la loi sur la transition énergétique (1) suivie de l’ordonnance n°2016-301 du 14 mars 2016, la législation était encore renforcée : « le recours à des techniques par lesquelles le responsable de la mise sur le marché d'un produit vise à en réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement » (2) constitue un délit.
Ce délit est sanctionné de deux ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende à l’égard des personnes physiques ; à l’égard des personnes morales, « le montant de l'amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement, à 5 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits » (article 99 III de la loi sur la transition énergétique).
Alors pourquoi ne pas suivre ce nouveau courant et avoir préféré poursuivre sur le fondement des articles L.121-1 et suivant du Code de la consommation ?
Une des explications pourrait trouver son origine dans la sévérité de la sanction. En effet, à la différence de la sanction de la pratique de l’obsolescence programmée, en présence d’une pratique commerciale trompeuse, le montant de l’amende prononcée à l’égard d’une personne morale peut être porté « à 10 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits, ou à 50 % des dépenses engagées pour la réalisation de la publicité ou de la pratique constituant ce délit ».
Une autre explication serait celle du parti pris par la DGCCRF de s’inscrire dans la même lignée que les autorités italiennes qui, poursuivant pour les mêmes pratiques réalisées en Italie, ont en octobre 2018 déjà condamné la société Apple pour « pratiques commerciales malhonnêtes ».