Prix Cornet Vincent Ségurel 2023 : « Une expérience qui m'a transformée ! »

Publié le 15 juin 2023

Etudiante du Master 2 Juriste d’entreprise et Management juridique des entreprises à l’Université de Lille et Juriste en alternance, Nora Benhamla (24 ans) est montée cette année sur la première marche du podium du Prix Cornet Vincent Ségurel ! Nous l’avons rencontré pour connaître comment elle a vécu sa participation à ce concours de communication juridique.

Comment vous avez entendu parler du prix Cornet Vincent Ségurel ?

Nora Benhamla : Quand j’ai postulé au Master, Monsieur Dupuis, son directeur, m’a présenté ce concours créé en partenariat avec Cornet Vincent Ségurel. Le Prix est intégré dans les objectifs du master : il permet aux étudiants d’acquérir des soft skills indispensables aux futurs juristes. Un bon professionnel du droit est en effet censé être un bon communicant, capable d’expliquer clairement des enjeux juridiques et réglementaires parfois complexes à des opérationnels.

En quoi cela a-t-il été une motivation pour vous ?

Nora Benhamla : L’année dernière, j’avais assisté au passage des anciens M2. Je m’étais dit que j’aimerais me transcender pour cet exercice, faire quelque chose qui me ressemble et me passionne. C’était un vrai challenge personnel, pour essayer d’être la meilleure et de m’amuser ! D’une façon générale, toute la promotion était motivée tout au long de l’année et s’est préparée pendant 1 an pour participer à ce prix.

En quoi ce concours vous paraît-il en adéquation avec les objectifs de votre formation ?

Nora Benhamla : En travaillant en alternance, on se rend compte de l'importance de la communication dans le métier de juriste. Lorsqu’ils nous adressent des demandes urgentes, les opérationnels ne souhaitent pas avoir des développements sur l’histoire du droit ou l’évolution de la jurisprudence. Ils ont besoin d’une réponse rapide et concrète afin de pouvoir prendre une décision. Notre rôle est de traduire le vocabulaire de juriste que l’on a appris en cours, de le synthétiser et de l’expliquer.

Quel était le sujet de votre intervention pour le Prix Cornet Vincent Ségurel ?

Nora Benhamla : Mon sujet était : « Quand Avatar projette les enjeux éthiques et juridiques d’un futur proche ». L’idée m’est venue en allant voir le film de James Cameron : j’ai trouvé que le film était visionnaire. Quelques jours plus tard, j’ai lu un article sur Elon Musk et son projet de conquête spatiale. Cela m’a fait m’interroger : que prévoit le droit alors qu’un des moteurs actuels du monde est la conquête de l’espace et son exploitation ? Je me suis attachée à 3 enjeux principaux :

  • les enjeux humains : traiterait-on les Extraterrestres comme des êtres humains ? Dans le film, il est porté atteinte à leur droit à la vie. Dans le droit actuel, rien n’est prévu. Nous savons cependant que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ne s’appliquerait pas. Que se passerait-il ? Quelle qualification juridique devrions nous donner aux extraterrestres ?
  • les enjeux économiques : dans Avatar, les humains s’approprient les ressources du peuple Na’vi. Or, en droit positif, il existe un droit de l’espace et s’il est interdit aux personnes publiques de s’approprier les ressources de l’espace, dans certains pays et notamment aux EtatsUnis, les entreprises privées ont désormais le droit, depuis 2015, de le faire avec pour objectif d’encourager la recherche et le développement en matière d’exploration spatiale.
  • les enjeux environnementaux enfin : de quelle façon protégerait-on un environnement naturel extra-terrestre ? D’après la Cour de Justice Internationale, seul l’environnement où vivent les humains est protégeable. Il y a donc ici un vide juridique important.

 

Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour passer d’un mémoire sur lequel vous avez travaillé pendant un an à une synthèse de 10 minutes ?

Nora Benhamla : Le plus difficile a été de renoncer à des développements qui me tenaient à cœur. Je savais que si j’y consacrais du temps, j’allais perdre le jury. Ma question a donc été : que faut-il garder pour être le plus impactant possible ? J’ai retravaillé mon script au moins 30 fois ! Je suis revenue sur chaque phrase en me demandant si elle était pertinente. 

Avez-vous trouvé des techniques particulièrement efficaces pour cet exercice oral ?

Nora Benhamla : Une des techniques principales que j’ai utilisées a été de sélectionner avant tout des éléments objectifs pour ma présentation. J’ai supprimé tout ce qui aurait pu être émotionnel pour me centrer sur des faits et des constatations pragmatiques. Un autre point important : couper ! En droit, nous sommes habitués à rédiger des phrases parfois longues. Aussi, je me suis aussi attachée à éviter toute forme de répétition : chaque paragraphe devait faire ressortir une idée phare. J’ai aussi essayé d’apporter une touche d’humour en me mettant par exemple à la fin de ma présentation dans la peau d’un diplomate intergalactique faisant des propositions pour changer le monde. Enfin, j’ai apporté une grande attention à mon support de présentation, avec des effets visuels et sonores afin de transporter les membres du jury dans l’univers d’Avatar.

Appréhendiez-vous la scène et comment avez-vous maîtrisé votre trac ?

Nora Benhamla : En début d’année, j’avais en effet une forte appréhension de l’oral. Heureusement, nous avions beaucoup de passages oraux dans le cadre du Master. Mais pour le concours, la pression était plus importante ! Jury, compétition, durée de la préparation, public… Qui plus est, je suis passée parmi les dernières et voir tous les autres étudiants faire de super performances m’a fait tout remettre en question ! Ce qui a fait la différence je pense, c’est qu’une fois sur scène, j’ai fait 5 secondes de silence et établi un contact visuel avec chaque membre du jury. Je me suis aussi rappelé de mon objectif, celui de faire passer un message et de passer un bon moment, et d’oublier tout le reste.

Que retenez-vous de votre participation au concours ?

Nora Benhamla : C’était vraiment une excellente expérience ! Nous avions carte blanche et c’était une très belle opportunité de laisser place à notre créativité. Cela nous a également beaucoup rapproché au sein de la promotion. Le concours a ponctué notre année, avec un vrai esprit d’échange, de camaraderie et d’entraide. A titre personnel, participer au Prix Cornet Vincent Ségurel m’a permis d’avoir beaucoup plus confiance en moi, de me sentir légitime dans ce que j’entreprends. J’ai appris à me faire confiance : en cours d’année, les gens à qui je parlais de mon sujet étaient dubitatifs. Mais j’avais une idée claire en tête de ce que je souhaitais faire et je me suis écoutée. Enfin, j’ai appris à gérer les pensées négatives : quand elles arrivent, il faut les évacuer ! C’est uniquement le stress qui parle.

Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

Nora Benhamla : Mon objectif à terme reste de passer le barreau pour être avocat. Je suis également ouverte à toute perspective d’expérience à l’international. Le concours m’a aidé à croire davantage en ces projets, il m’a permis de me découvrir plus et de me préparer à de nouveaux challenges car, apparemment, j’en suis capable !

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